Comunicações, animal DEBOUT, Nathalie Georges

animal DEBOUT

Présentation du projet animal DEBOUT (Rennes, France), maison d’édition littéraire et graphique / association organisatrice d’événements / outil de recherche

par Nathalie Georges

J’ai fondé animal DEBOUT à Rennes en 2018, à la croisée de différentes disciplines dans lesquelles je me suis formée et qui m’intéressent telles que la littérature, l’histoire de l’art, la philosophie et, plus récemment, les études animales.

J’ai donc d’emblée imaginé un projet pluridisciplinaire ayant comme point de départ le texte et l’édition et qui aurait vocation à se développer comme un projet tant artistique que plus largement réflexif. L’idée : accompagner les productions de penseurs, cher- cheurs, artistes et autres créateurs de concepts et de formes qui interrogent et tentent de nouvelles approches des relations anthropozoologiques, thématique centrale d’animal DEBOUT.

Ce projet éditorial est parti d’une curiosité personnelle, héritée d’une enfance au contact permanent avec des animaux divers et réjouissants, et de la volonté d’interroger le re- cours incessant à l’animalité dans le langage, l’imaginaire et l’art, depuis les premiers temps de l’histoire humaine et jusqu’à aujourd’hui. Simple et facilement étayé d’innombrables exemples, ce constat n’en génère pas moins une réflexion riche sur ce que ce recours permanent dit des questionnements identitaires et des quêtes de sens d’une humanité qui n’a de cesse que de chercher à se définir.

Je vous présenterai donc le projet en deux temps, selon le plan suivant :

  1. le travail éditorial et les textes ;
  2. le projet animal DEBOUT plus globalement, ses questionnements et ses sources d’inspiration.

Le premier projet d’animal DEBOUT : Fabuleux ZOOpuscules

Le projet littéraire d’animal DEBOUT s’est matérialisé par un premier projet éditorial avec la création de la collection Fabuleux ZOOpuscules, que j’ai définie ainsi :

« Histoires courtes, dérives prosaïques et poétiques en terrain bestial, Fabuleux ZOOpus- cules est une collection de nouvelles qui explorent le langage, les couleurs et les formes d’un entre-deux des espèces, à la lisière de l’animal et de l’humain » 

Le titre de la collection dit d’abord une volonté de donner à lire des fables ou textes ap- prochants, des histoires prêtant aux animaux des traits (physiques ou de caractère) d’hommes, aux hommes des traits (physiques ou de caractère) d’animaux pour exprimer des points de vue sur le monde, les relations entre les êtres, les façons de vivre et de faire, ou non, société. Elle accueille des textes qui prennent le pouls des liens entre vi- vants et formulent des points de vue sur la binarité humanité/animalité.

La collection compte à ce jour 7 numéros qui font entrer l’animal dans le texte soit de manière frontale soit par le prisme de la métaphore.

Les textes ont été sélectionnés par le biais d’appels à textes thématiques qui ont proposé aux auteurs et autrices différentes portes d’entrée pour aborder la question des relations anthropozoologiques.

Voici une description des 3 appels à textes déjà proposés :

A – Géographies animales :

Géographies animales proposait d’interroger les territoires de l’animalité, selon des ap- proches qui pourraient être aussi bien concrètes que métaphoriques. Autrement dit, la thématique posait ces questions : où sont les animaux ? Qu’en est-il du sauvage et du domestique ? Quelles places sont laissées aux uns et aux autres ? Existe-t-il encore des terrains réservés ? Dans quels lieux, mais aussi dans quels gestes sont les animaux ? Dans quels mots, dans quelles idées, dans quels désirs, dans quelles peurs ? Volontairement ouverte, la formulation de la thématique laissait libre cours à toutes sortes de cartogra- phies animales.

Je parlerai ici de deux textes issus de ce premier appel à texte :

<Les eaux croupies, de Richard Turcey, 2018

Premier volume de la collection, le texte nous emmène à ras de marécage, à la suite d’une créature qui traverse les dangers d’une nuit sauvage. Empruntant au haïku, l’écriture poétique de Richard nous a séduits, notamment parce qu’elle a su restituer une atmosphère presque poisseuse, humide et dangereuse et aussi parce que ses scansions, les ruptures de son rythme laissaient entrevoir un travail graphique intéressant.

La mise en page du texte a joué de cette structure particulière pour proposer aux lec- teurs/lectrices l’expérience de cet espace-temps singulier et décentré.

<La Hure, d’Elisabeth Bouchaud

La Hure raconte l’histoire de François, adolescent considéré comme « étrange » par sa famille qui, à la Renaissance, tente tant bien que mal de lui inculquer une bonne éduca- tion : catholique, bourgeoise, livresque, une histoire des grands noms pensera l’intéressé. Or François est muet, ou presque. Dans les yeux de sa famille, il semble être atteint de ce que l’on pourrait qualifier aujourd’hui d’autisme. Sans parole, il brille pourtant d’un mono- logue intérieur éclatant de sensations, d’émotions toutes liées à un lien puissant avec la nature et les êtres qui la peuplent et la constituent. Entre l’intérieur de sa maison, symbole d’une gouvernance rigide et des conventions sociales, et l’extérieur dans lequel il fuit, la nuit, nu dans la forêt, se jouent des tentatives d’émancipation qui empruntent au mythe. Quand, au fond des bois, les règnes se mélangent, c’est le cosmos qui est donné à sentir.

La Hure dit la beauté d’une approche sensorielle et sensuelle des choses, tout comme la possibilité, voire la nécessité de formuler d’autres récits. S’il n’est pas entendu, François dit sa propre histoire, qui n’est pas celle racontée dans les livres utilisés pour l’éduquer. Il raconte une connexion possible entre d’êtres que des classifications trop rigides ont sé- parés, dans une pensée qui peut évoquer l’animisme.

A ce propos, La Hure m’a fait penser au roman autobiographique Croire aux Fauves de l’anthropologue Nastassja Martin, dans lequel elle raconte comment, alors qu’elle était sur un terrain d’étude au Kamtchatka auprès des Evènes, peuple nomade et animiste, elle s’est fait dévorer le visage par un ours. De cet événement tragique, elle tire une leçon de sens, de vie, qui questionne nos lectures du vivant et nous livre un récit dans lequel, comme dans la Hure, il est question d’une rencontre des âmes, d’une fusion des corps et d’une possible perméabilité des conditions.

B – « Bipède or not bipède »

Ce deuxième appel à texte était accompagné du commentaire suivant :

« Avoir mille pattes, quatre paires d’yeux, cinq ventouses ou dix anneaux…Être taillé pour planer, grimper, sauter, bondir ou économiser ses pas. Vivre en rampant ou en se frayant, à l’aveugle, un chemin sous la terre. Évoluer dans l’eau, dans l’air, dans l’humus, avec un corps gras, un corps plat, vertebré ou invertébré, opaque ou transparent, monocorde, po- lyglotte ou sans voix… À chaque morphologie correspond un être au monde singulier, des sensations, des vécus qui font de l’altérité un mystère et l’objet de fantasmagories.

D’Icare, mort de s’être cru oiseau, au Minotaure né d’un amour inter-espèces, la littéra- ture est riche d’histoires qui interrogent le rôle des corps dans les destinées. Centaures et autres chimères disent ainsi le désir fou de transgresser les barrières des morphologies données et d’emprunter à d’autres conditions.

Alors, bipède or not bipède ? Le corps est la question. »

 Il s’agissait donc d’interroger la morphologie des êtres et son incidence sur leur existence, non pas tant la forme du corps que ses déterminations physiolo- giques amenant des déterminations sensitives et perceptives. Ici, il peut être fait mention de la notion d’Umwelt formulée par l’éthologue, biologiste et natura- liste allemand Jakob von Uexküll qui a fait paraître en 1934 Mondes animaux et monde humain

L’Umwelt, c’est l’idée que chaque espèce, et chaque individu dans l’espèce a un univers, un monde en soi, un environnement sensoriel qui lui est propre et qui détermine son existence.

La nouvelle lauréate de ce deuxième appel à textes, Dans le ventre du Gibtz, de Louise Sbretana, raconte, à l’instar de Franz Kafka, une métamorphose qui, opé- rant un transfert de règne, va conduire à un véritable basculement ontologique. Dans le genre de la science-fiction, Louise Sbretana décrit une mutation qui n’est pas non plus sans rappeler une certaine mythologie Lovecraftienne.

C – Les Meutes

Le troisième appel à texte proposé en 2020 et dont sont issus les textes de Flo- rian Orazy et Lilas Bass a été formulé avec, en français, un jeu de mots utilisé sans vergogne car, nous le prétendions, riche de sens. L’émeute, en français, signifiant : “soulèvement populaire, généralement spontané et non organisé. »

Ici encore, un développement l’accompagnait :

« En deux mots, les meutes.

Pour questionner les rages groupées, les forces d’opposition, les masses qui font corps pour ou contre, au-delà des individus, par solidarité, colère, mais aussi parfois par mépris. Les hordes sauvages et les foules en délire, les instincts grégaires pour le meilleur et pour le pire.

Les meutes aux milles dents, aux crocs menaçants, qui jaillissent pour faire reculer ou pour piétiner.

Plus forts ou plus fous, loups solitaires et troupeaux en liesse, avec ou sans cri de rallie- ment.

Les puissances sans langage, qui suivent les marées de volontés aveugles, dressées à l’instinct de survie.

Les meutes »

 Aux côtés de La sentence de Lilas Bass et de La Meute de Florian Orazy, nous avons édi- té Soupe au Lait de Robin Garnier-Wenisch.

Soupe au Lait, c’est la diatribe colérique d’un boeuf issu de l’élevage intensif qui rêve d’ailleurs et de révolte, de sorties culturelles et surtout, qui n’en peut plus de sa condition d’objet. Anthropomorphique sans complexe, l’écriture de Robin Garnier-Wenisch use d’une projection empathique pour nous mettre à la place de, suivant le mouvement des luttes animalistes pour la réindividualisation et la resubjectivisation des animaux.

Conclusions et remarques sur les textes déjà publiés

Si le corpus de textes déjà édités fait appel à des registres et à des styles d’écriture très différents (poésie proche du haïku, prose poétique, récit épisto- laire, journal de bord, science-fiction, etc.), il me semble qu’entre les 7 premiers textes édités par animal DEBOUT une toile se tisse qui relie des notions telles que : le langage, le cosmos, le corps, la norme, ce qui est socialement permis, rêvé ou interdit, l’individu et le collectif, le lien au vivant.

Ainsi, ce premier ensemble de textes travaille déjà à déployer des perspectives diverses à partir de cette double question : où est l’humanité ? où est l’animalité ?

animal DEBOUT : au-delà du littéraire, un projet plus global

Comme indiqué en introduction de cette présentation, le projet animal DE- BOUT m’est venu non seulement d’une curiosité personnelle à l’égard des animaux mais aussi, prise d’une envie de mise en abîme, d’une curiosité quant à la curiosité humaine vis-à-vis des animaux. Placée derrière le regar- deur, pistant les documentaristes animaliers, nourrie d’écrits de philosophes, historiens, anthropologues et autres chercheurs ayant sondé la nature de nos relations aux bêtes, je me suis fait cette double réflexion :

>Tout d’abord, que l’envie d’observer, la tentation de comprendre et l’appétit à voir les animaux est sans conteste une constante de l’histoire hu- maine. Il n’est qu’à considérer l’histoire des arts et des idées pour tenter, ce qui serait impossible, de répertorier les occurrences animales dans les mots et dans les images, universellement.

Une première borne temporelle, très lointaine, peut confirmer cette idée. Prenons la grotte Chauvet en Ardèche (France), -35000 ans en arrière, et ses quelques 450 représentations animales qui constituent l’un des plus anciens corpus artistiques humains. Des chercheurs ont par ailleurs considéré que ce bestiaire était aussi la préhistoire du cinéma, les superpositions de têtes de lions par exemple pouvant être animées et mettre la bête en mouvement par le passage d’une torche et l’alternance successive de l’ombre et de la lu- mière.

Observateur de son environnement, l’homme préhistorique me semble avoir été non seulement, selon les époques, chasseur cueilleur, mais aussi étho- logue.

>Ensuite, donc, si cette observation, et son corollaire, la représentation, est un élan humain naturel à l’égard des animaux, que dire des outils utilisés pour satisfaire cette curiosité ?

Tous les moyens sont-ils bons pour mettre les animaux en images ? Pour les voir, en chair et en os, ou même pour en tirer le portrait ?

Certains protocoles d’observation ont fait, depuis plus de 50 ans déjà, l’objet de relectures et de déconstructions qui n’ont pas manqué d’en condamner, au mieux, l’artifice, au pire, la brutalité. Les deux allant souvent de pair.

Parmi ceux-ci :

<le zoo, dont l’histoire est intimement liée à celle des grandes expéditions des puissances européennes en Afrique et en Asie entre le 15ème et le 16ème siècle, suivies par les épisodes à proprement parler de la colonisation. Fauves, éléphants et autres créatures « exotiques » des zoos occidentaux ayant été allègrement pillés sur leurs terres d’origines.

<les protocoles scientifiques qui, visant à mettre à jour les intelligences ani- males, ne font que chercher l’humain dans le cobaye.

Se pose donc les questions suivantes : comment regarder les animaux de manière éthique ? Comment ressortir mutuellement enrichis d’un face-à-face humain/non-humain ?

animal DEBOUT place sa recherche à l’endroit de ce questionnement : s’il est vital de regarder ce/ceux/celles qui nous entourent, il me semble tout aussi important de questionner les outils que nous utilisons pour le faire.

Le langage étant peut-être le premier de ces outils, c’est d’abord dans le langage que le philosophe Jacques Derrida, créateur du concept de « dé- construction », veut libérer les animaux. Auteur de L’animal que donc je suis, Jacques Derrida considère que c’est en premier lieu en nos mots et par con- séquent dans nos pensées qu’il faut changer la manière de regarder les ani- maux non humains. La première des modifications qu’il propose concerne le mot animal qui, utilisé au singulier pour catégoriser tout être vivant qui ne serait pas humain, est pour le philosophe une aberration. Utiliser un seul et même mot pour dire autant de « types d’organisations différentes de la vie » est non seulement d’une grande violence symbolique, c’est aussi d’une grande stupidité théorique. Pour Derrida il n’y a pas l’homme et l’animal. Il y a des animaux, et l’homme est un animal parmi l’ensemble des animaux.

Il est intéressant pour moi de noter que ce concept de déconstruction a été créé par Derrida d’après sa lecture du grand phénoménologue qu’était He- gel, donc à partir d’une approche de la philosophie qui part de l’observation des phénomènes. Il est aussi intéressant de considérer que ce concept, très largement utilisé aujourd’hui par les différents courants de pensée émancipa- toires tels que le féminisme ou les études post-coloniales, a été appliqué par son auteur à l’égard des animaux.

Suivant ces réflexions, animal DEBOUT veut, au-delà des textes, donner voix à des expérimentations pluridisciplinaires visant à approcher de manière plus riche et plus douce le vivant.

Entre autres ressources alimentant la conduite artistique et théorique du pro- jet, je pourrais citer 3 auteurs qui nous intéressent en ce qu’ils proposent de nouveaux outils conceptuels pour renouveler nos relations aux êtres qui par- tagent avec l’humain la planète :

1/ Baptiste Morizot, philosophe qui pratique le pistage de loups et auteur de concepts tels que celui de la diplomatie et de la cohabitation qui tendent à redéfinir nos manières d’êtres avec les vivants, nos manières d’êtres vivants pour reprendre le titre de l’un de ses livres.

« On a besoin de diplomates entre hommes et loups, littéralement : de diplo- mates-garous, pour décoder ses mœurs exotiques. »
Morizot, Baptiste. « Rencontres animales. Voir un loup d’homme à homme », Vacarme, vol. 70, no. 1, 2015, pp. 204-227.

2/ l’écrivain Jean-Christophe Bailly qui évoque les apparitions furtives d’animaux sauvages lorsque lui-même se promène en forêt, furtivité qui an- nonce la liberté d’apparaître ou de se cacher, à l’exact opposé de la visibilité contrainte des animaux de zoo ou de cirque, et qui déconstruit l’idée de règne en amenant l’idée d’une porosité :

« Il n’y a pas de règne, ni de l’homme ni de la bête, mais seulement des pas- sages, des souverainetés furtives, des occasions, des fuites, des rencontres » Bailly, Jean-Christophe « Le Versant animal », Bayard éditions, 2007.

3/ Stéphanie Chanvallon, anthropologue et plongeuse professionnelle qui a elle-même observé des épisodes de rencontres entre des plongeurs et des orques sauvages. Elle définit un espace-temps spécifique qu’elle nomme « l’entre-deux animal », moment et lieu où, parce que chacun a accepté de s’aventurer sur le terrain de l’autre, en se défaisant de préconçus en ce qui concerne les premiers, une connexion peut peut-être se faire. Elle en tire ici une leçon pour ses propres recherches, quand elles concernent le regard que nous portons sur les animaux et nos ambitions non seulement à les voir mais aussi à les rencontrer : ne pas oublier nos corps et l’imprévu, laisser de la place à l’impensé et à des modes de communications non verbaux.

Fabuleux ZOOpuscules, une collection, 7 titres

#1 Les eaux croupies, de Richard Turcey – 2018 : à ras de marais, quand coassent les gre- nouilles, les luttes sont parfois sans merci

#2 Dans le ventre du Gibtz, de Louise Sbretana – 2019 : un laboratoire, des scientifiques, une expérience.

#3 La Meute, de Florian Orazy – 2020 : la fin d’une civilisation, le début d’un monde. Ma- gnifique épopée dans des espaces en déliquescence.

#4 La Hure, d’Elisabeth Bouchaud – 2020 : ou la vie d’un être différent, comme étranger à son propre règne. Une grande force dans ce récit posé en post Moyen-âge, temps des ombres et des superstitions

#5 Micro-câlin, d’Antonin Druart – 2020 : un échange de mails paranoïaques sur fond de menaces tardigradesques…un régal d’écriture en mode série Z

#6 Soupe au Lait, Robin Garnier-Wenisch – 2020 : quand la bête fulmine de n’être qu’une bête. De la rage à l’état pur !

#7 La Sentence, Lilas Bass – 2020 : amateurs d’écriture absurde, c’est pour vous ! Dans la veine de Roland Topor et Mikhaïl Boulgakov. Une folie que nous aimons

NOTA BENE

Editrice, je suis accompagnée par un comité de lecture que j’ai appelé Le conseil des grands singes, composé d’une dizaine de personnes issues du monde des arts et des lettres, mais aussi de professions sociales. Par ailleurs toutes les maquettes et les couver- tures ont été réalisées par Julien Lemière, graphiste et sérigraphe faisant partie de l’Atelier du Bourg (Rennes), sauf la première couverture qui a été réalisée par Julien Du- porté, artiste et sérigraphe de La Presse Purée (Rennes)

You may also like...